La rivière West (Î.-P.-É.)

décembre 4, 2014

Dès que la succursale de Queens-centre de la Fédération de la faune de l’Î.-P.-É. a décidé d’accroître ses efforts de restauration de l’habitat du saumon, il y a eu un débordement d’enthousiasme et d’appui. L’ambitieux projet d’amélioration de la rivière West englobe tout le bassin versant de la rivière West, soit environ 25 320 hectares et environ 216 km de cours d’eau.

Deux éléments clés ont compromis la survie du saumon atlantique dans les cours d’eau de l’Î.-P.-É. Le premier est le sédiment – le grès rouge qui donne à l’île sa terre rouge exceptionnelle et qui s’érode facilement, en particulier là où il se pratique la culture en rangée et où des chemins de terre sont situés. Le deuxième est l’installation dans les années 1950 à 1960 de ponceaux routiers qui ont limité ou empêché le poisson d’atteindre les frayères.

« La conception des ponceaux s’est améliorée au cours des dernières années de façon à permettre le passage du poisson. Toutefois, de nombreux autres ponceaux posent toujours un problème, de dire Megan Harris, biologiste en conservation de la succursale de Queens-centre de la Fédération de la faune de l’Î.-P.-É. et coordonnatrice pour le bassin versant de la rivière West. En même temps, l’absence de stratégies efficaces de conservation du sol en agriculture et en construction routière, jusqu’à tout récemment, a produit une charge historique de sédiments dans les cours d’eau. Les sédiments, atteignant parfois une profondeur d’un mètre, ont étouffé les lieux de frai et d’élevage du poisson. »

Les problèmes du bassin versant de la rivière West se sont créés sur des décennies, et la succursale de Queens-centre de la Fédération de la faune de l’Î.-P.-É. ne se fait pas d’illusions. Elle sait qu’il n’y a pas de solution magique. « C’est un projet à long terme de 20 à 30 ans qui exigera un effort soutenu de la part des collectivités, des propriétaires fonciers, des bénévoles et des organismes de conservation, de dire Mme Harris.

La Fondation pour la conservation du saumon atlantique a fourni des subventions pour 2011-2014, et des progrès mesurables ont été réalisés par rapport aux objectifs. « Nous avons achevé trois importants projets pour le passage du poisson, en restaurant l’accès du saumon et d’autres poissons à nageoires aux secteurs du bassin versant qui étaient bloqués depuis des décennies », a fait savoir Mme Harris. Les travaux de restauration de l’accès ont consisté à créer des rapides avec des roches sous le chemin pour augmenter le niveau d’eau en amont, ce qui assure un meilleur accès à travers les ponceaux.

« Les projets de rapides à l’Î.-P.-É. peuvent coûter cher, de souligner Mme Harris. La roche de l’île est composée de grès qui s’érode rapidement; nous devons donc importer de la roche de granit de la terre ferme. Le coût pour la roche des deux projets était d’environ 10 000 $. Nous avons eu de la chance, car le ministère provincial des Transports et du Renouvellement de l’infrastructure a payé le coût des matériaux pour nous. »

Les travaux de restauration dans le cours d’eau ont consisté à laver les sédiments afin d’exposer le gravier enseveli en enlevant un surplus d’aulnes et en accélérant le mouvement de l’eau. Les sédiments mobilisés ont été interceptés à l’aide de pièges à sédiments et de tapis de broussailles. Les travaux en 2011 comprenaient un relevé à pied du bassin versant afin de déterminer les sources des sédiments pénétrant dans les eaux de surface; l’établissement d’une liste prioritaire des endroits en vue d’un plus grand nombre de bassins et la cartographie des habitats du saumon essentiels.

« Nous avons fait de la pêche électrique et effectué des relevés des nids de salmonidés à l’automne, et nous avons maintenant une carte des lieux des nids de salmonidés, a fait savoir Mme Harris. Il est évident que certains endroits sont très importants pour le saumon atlantique frayant, et la succursale de Queens-centre de la Fédération de la faune dressera des plans pour protéger ces habitats essentiels. »

L’objectif primordial du projet est d’élargir et de mettre en œuvre le Plan de gestion du bassin versant pour englober les nouveaux territoires de la rivière West. La vision à long terme est un effort plus cohérent de la part de toutes les collectivités dans le bassin versant pour restaurer et protéger ses habitats et créer des possibilités récréatives pour les résidants et les visiteurs.