La rivière Restigouche

mars 4, 2015

Quelque 15 000 photos aériennes du réseau de la rivière Restigouche ont été prises en 2011. Ce chiffre peut paraître énorme, mais ce n’est que le début d’un important projet de collecte de données qui fera de ce réseau fluvial à saumon de renommée mondiale un des mieux documentés sur le continent.

« Jusqu’à maintenant, les photos utilisées pour établir les niveaux de conservation et les objectifs de gestion remontaient aux années 1970, explique David LeBlanc, directeur général du Conseil de gestion du bassin de la rivière Restigouche. La technologie d’imagerie d’aujourd’hui est tellement avancée que les données de ce projet et l’analyse de ces données auront une énorme influence sur la conservation et la gestion du bassin versant pendant de nombreuses années. »

L’imagerie fait partie d’une étude d’envergure interprovinciale, à laquelle participent le Québec et le Nouveau-Brunswick, et qui couvre tout le bassin versant de la Restigouche et ses tributaires. Les principaux sous-bassins sont la Matapédia et la Patapédia au Québec, et la rivière Little Main Restigouche et la rivière Upsalquitch au Nouveau-Brunswick.

Deux projets d’imagerie distincts mais complémentaires ont été entrepris en 2011, projets auxquels la Fondation pour la conservation du saumon atlantique a contribué 20 000 $. Les deux projets ont exigé un relevé aérien. Au début, la technologie au laser LIDART (détection et télémétrie par ondes lumineuses) a été utilisée pour cartographier le sous-bassin versant Five Fingers, une superficie de 150 km2. L’appareil prend une prise au laser tous les mètres carrés, et les données servent à préparer une cartographie en 3-D précise, une analyse SIG du sol avec des détails sur les lignes de contour à une précision de 15 cm, les courbes de niveau, le drainage de surface et autres caractéristiques. L’objectif était d’évaluer les écoulements de surface dans le sous-bassin versant qui présentait le plus gros problème d’érosion du sol pour le réseau de la rivière Restigouche. Le relevé a identifié des sources de sédiments néfastes pour l’habitat du poisson, et il résultera en un plan pour améliorer la qualité du sol agricole, l’entretien de l’infrastructure routière et les activités des parcs à bois.

Le deuxième et plus important projet utilise deux technologies de caméra dans un relevé aérien effectué par hélicoptère. Une caméra capte des images thermiques et l’autre, une imagerie photogrammétrique précise de 2 cm2 pixels.En 2011, la photographie a été faite le long de 400 km de ruisseaux et de rivières dans les eaux limitrophes et les parties du bassin versant de la Restigouche du côté du Québec. On prévoit qu’il faudra deux autres années pour couvrir les 1 500 km au complet des rivières identifiées comme un habitat du saumon dans le bassin versant.

« Cette imagerie améliorera la gestion à différents niveaux, de dire M. LeBlanc. D’abord, elle identifiera les refuges d’eau froide nécessaires pour le saumon en cas de hausse de températures, afin d’assurer la protection du saumon et de réduire le stress pendant le confinement. Deuxièmement, elle permettra de mettre à jour la caractérisation de l’habitat du saumon – information nécessaire pour établir les seuils de conservation et évaluer tous les ans le succès de la montaison dans chaque tributaire. »

Une fois la photographie par hélicoptère terminée en 2012, M. LeBlanc dit qu’il y aura plus de 15 000 images à analyser. Tout le processus, de la photographie par hélicoptère aux données recueillies, exigera trois ans en tout. C’est un gros projet qui générera une énorme quantité de données valables pour évaluer l’habitat de façon détaillée et précise. Les données seront utiles pendant de nombreuses années à venir pour orienter la restauration, la conservation et la gestion. »

Tout le matériel – images, analyses et données finales – intéressera de nombreuses personnes en plus du Conseil de gestion du bassin versant de la rivière Restigouche. M. LeBlanc dit que le groupe cherche à créer des partenariats avec les universités.