La rivière Rennies et la SAEN

août 4, 2014

Si vous pensez que les déclarations qu’il y a du saumon sauvage de l’Atlantique dans les rivières s’écoulant à travers Saint-Jean, à Terre-Neuve, ont une « odeur de poisson », détrompez-vous. En réalité, il suffit de beaucoup d’efforts et d’un peu de chance, et la population du saumon de la municipalité pourrait augmenter considérablement dès que l’Association du saumon de l’est de Terre-Neuve (SAEN) aura terminé ses travaux.

L’organisme a reçu une subvention de 15 000 $ de la FCSA en 2013, pour un projet de deux ans visant à réintroduire le saumon dans les réseaux fluviaux Rennies et Virgina et à rétablir et à améliorer l’accès aux bassins versants en amont des chutes Quidi Vidi.

Pour la première partie du plan, la SAEN a obtenu du MPO un permis de cinq ans l’autorisant à intercepter 80 saumons adultes par saison de la rivière Exploits. La production prévue de 100 000 œufs par année sera fertilisée et pourra éclore dans un nouveau système d’incubation dans le cours d’eau mis au point en Colombie-Britannique.

« C’est une approche entièrement nouvelle et à notre connaissance, la première tentative du genre au Canada atlantique, a mentionné le président de la SAEN, Scott Nightingale. Vu que les incubateurs sont placés directement dans la rivière, les œufs se développent et éclosent dans leur habitat naturel. »

La SAEN a commencé avec deux différents types d’incubateur. L’incubateur le plus efficace, le Jordan/Scotty, a connu un taux d’éclosion de 90 % dans les unités qui sont restées en place.

« Certaines unités que nous avons essayées ont été emportées en aval et n’ont jamais été retrouvées, de souligner M. Nightingale. Alors l’été dernier, nous avons embauché des étudiants pour installer des cages de plastique afin d’abriter les incubateurs en profondeur dans le lit de la rivière, à 125 endroits dans les cinq tributaires de la rivière. »

Et lorsque les œufs seront éclos?

« Nous devons prévoir le moment où les saumoneaux migreront vers la mer et ensuite retourneront pour frayer l’année suivante, de préciser M. Nightingale. Cela nous mène à la deuxième phase du projet, soit le rétablissement de l’accès aux bassins versants des rivières Rennie et Virginia en amont des chutes Quidi Vidi.

Au début, la SAEN pensait que les travaux à Quidi Vidi comporteraient la construction d’un ouvrage majeur, mais un examen plus minutieux a révélé qu’il existe déjà un ancien passage du poisson rudimentaire avec des bassins et des dénivellations du côté nord des chutes. Une réorientation du débit vers cet ouvrage serait-elle être suffisante? La SAEN prévoit maintenant vérifier cette possibilité en plaçant des sacs de sable de façon à orienter une partie du débit de la rivière vers le canal du passage du poisson existant. Des mesures seront prises afin de déterminer si l’ouvrage existant peut être adéquat, ou être modifié pour répondre au besoin.

« Si ces mesures sont efficaces, annonce M. Nightingale, nous pourrions mettre au point une solution plus simple et beaucoup moins coûteuse pour aider le saumon à atteindre les bassins versants en amont des chutes. »

Pour l’avenir, la SAEN espère miser sur ses succès en effectuant un sondage sur la gestion du bassin versant de la rivière Rennnies et rétablir d’autres habitats du saumon.