Institut national de recherche scientifique (INRS)

avril 7, 2016

L’eau doit être ni trop chaude ni trop froide, juste à la bonne température pour que le saumon atlantique se développe.

La surveillance de la température dans de nombreux cours d’eau est un des projets en cours de l’Institut national de recherche scientifique (INRS).

En 2014, l’organisme a obtenu une subvention totale sur trois ans de 75 000 $ de la Fondation pour la conservation du saumon atlantique. Le projet consiste à construire un réseau de surveillance de la température de l’eau dans les rivières à saumon du Canada atlantique.

Le saumon atlantique est un poisson sténothermal – c’est-à-dire qu’il peut tolérer des températures qui n’oscillent pas beaucoup. Bien que la température de l’eau soit surveillée dans certaines rivières, l’est du Canada n’a pas de réseau structuré de surveillance de la température de l’eau des rivières. Il n’existe aucun effort concerté en vue de fournir de l’information thermique uniforme qui est pertinente pour la gestion de la pêche. L’équipe de l’INRS travaille à la création d’un réseau de stations de surveillance de la température de l’eau avec une gestion centralisée des données. Des rivières choisies au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador feront partie du projet.

L’équipe de l’INRS constate « que la température de la rivière est un des facteurs hydroclimatiques qui déterminent la santé et la survie du saumon atlantique à différents stades biologiques. Toutefois, la température de l’eau est surveillée uniquement dans quelques rivières dans l’est du Canada et les mesures ne sont pas entièrement structurées au sein d’un réseau. Cette absence d’information de base peut limiter notre capacité d’envoyer des alertes de dépassement thermique, par exemple. »

Le but ultime du projet est de créer un réseau optimal et viable de surveillance de la température avec la participation d’intervenants afin de fournir de l’information clé sur la gestion et la conservation du saumon atlantique et de son habitat. La réalisation de ce but est tributaire de l’atteinte de trois principaux objectifs – coordination des divers organismes se préoccupant des problèmes de température de l’eau dans les rivières à saumon de l’Atlantique, création d’un réseau de stations de surveillance de la température de l’eau avec une base de données centralisée et offre d’un protocole uniforme pour la surveillance.

À ce jour, l’équipe de l’INRS a identifié des partenaires clés qui interviennent dans de nombreuses rivières à saumon dans l’est du Canada, et elle les a mis au courant du projet. Ces divers organismes ont accepté de participer au réseau et d’échanger leurs données. L’équipe a l’intention de poursuivre l’expansion du réseau l’an prochain.

La base de données est un des résultats du projet. Jusqu’à maintenant, l’INRS a pu faire la collecte de données de deux organismes provinciaux ((Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et Direction de l’expertise hydrique (DEH) du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC)), d’Environnement Canada, de Pêches et Océans Canada, de l’INRS, des stations de surveillance de la Défense nationale et de groupes de bassins versants locaux comme le Comité d’évaluation environnementale de la Miramichi (CEEM) et le Groupe des bassins versants de la Baie des Chaleurs (BVBC).

Le 1er décembre 2015, la base de données contenait 304 058 entrées de température quotidienne de 478 stations de surveillance (stations fermées et ouvertes) réparties entre 186 rivières et 62 bassins versants.  

L’équipe de l’INRS se réjouit de constater que la sensibilisation aux températures de l’eau des rivières et à leur impact sur la pêche récréative augmente. Elle précise que le réseautage de personnes qui échangent de l’information et la centralisation des données dans une base de données centralisée arrivent au bon moment.

Le réseau et sa base de données devraient prendre de l’expansion année après année. On prévoit également que le réseau et sa base de données aideront à déterminer les tendances de la température de l’eau, à établir des liens entre le climat et les activités dans les bassins versants et les températures de l’eau, et à promouvoir de nouvelles stratégies de gestion.