La rivière Eel

novembre 4, 2014

Raviver la relation sociale, culturelle et spirituelle avec la rivière Eel

Il faudra des années pour neutraliser l’impact culturel et écologique d’un barrage qui a été installé en 1963 dans la rivière Eel, juste au-dessus de la Première Nation de Eel River Bar, dans le Nord-est du Nouveau-Brunswick.

Le barrage a été installé pour alimenter en eau l’industrie dans la région à proximité de Dalhousie, mais il a modifié de façon prononcée le caractère de la rivière et sa communauté écologique associée. Il a limité le passage des poissons en amont et a provoqué une détérioration des ressources naturelles dans le bassin versant de la rivière Eel.

« Dans la collectivité de la Première nation, le barrage a eu un impact humain, en changeant un mode de vie qui était bien ancré dans la rivière Eel – ses ressources et son environnement. L’enlèvement du barrage en 2010 a donné l’espoir que la rivière peut devenir de nouveau une influence stabilisante et positive dans la région, de souligner Wenona LaBillois, coordonnateur adjoint des pêches pour la Première nation de Eel River Bar.

Un comité directeur composé d’intervenants a surveillé les travaux de mise hors service du barrage. Ensuite, on s’est tourné vers l’avenir, et on a créé un sous-comité aquatique chargé de solliciter un soutien et un appui financier pour un projet de rétablissement qui comprendrait l’amélioration de la population de myes et de son habitat en amont et en aval de l’ancien barrage de la rivière Eel. On a embauché des membres de la Première nation d’Eel River Bar, et on a créé une équipe de rétablissement. Depuis 2011, la Fondation pour la conservation du saumon atlantique a fourni 34 300 $ pour le projet de rétablissement.

L’équipe de rétablissement a acquis des compétences pratiques, grâce à l’appui des autres intervenants. « Notre équipe a suivi une formation sur la pêche électrique à l’Université du Nouveau‑Brunswick, et ensuite nous sommes allés faire des relevés de certains sites avec le ministère des Ressources naturelles, jusqu’à ce que l’équipe ait la confiance nécessaire pour travailler de façon autonome, a souligné M. LaBillois. La station de pisciculture de Charlo a offert une formation sur le fonctionnement d’une barrière de dénombrement et sur la façon de reconnaître les nids de salmonidés. Watershed Technologies a aussi collaboré à la formation et a donné des conseils d’expert. »

Après avoir suivi la formation, l’équipe de rétablissement a été en mesure d’exécuter plusieurs tâches : une base de données sur les myes; un relevé des obstacles; et un relevé des nids de salmonidés. Une barrière de dénombrement a aussi été installée avec succès l’an dernier, et on a compté 80 saumons entre septembre et novembre.

« Pour la collectivité de la Première nation, de nombreux enseignements et modes de vie étaient liés à la rivière, explique M. LaBillois. Ce n’était pas uniquement une ressource; c’était aussi un lien. On espère que l’atelier ravivera cette sensibilisation aux valeurs traditionnelles et le respect de la rivière et de ses ressources – la relation sociale, culturelle et spirituelle que nous avons déjà entretenue avec le bassin versant. »

La restauration de la rivière devrait prendre au moins une décennie.