Association des bassins versants de la Grande et la Petite Tracadie

juin 3, 2015

Étape par étape, logiquement et stratégiquement. C’est ainsi qu’on réalise des progrès, et c’est exactement de cette façon qu’un groupe de Tracadie, au Nouveau-Brunswick, fait avancer son plan pour améliorer l’habitat du saumon sauvage de l’Altantique dans cette région.

« Le rétablissement de l’habitat est un des principaux projets cernés dans le plan d’activité de 2013 à 2018, explique Joannie Thériault, biologiste à l’Association des bassins versants de la Grande et la Petite Tracadie. Mme Thériault est aussi coordonnatrice du projet de trois ans de l’Association qui a pour but d’évaluer les tributaires Seal, Trout, Gaspereau et Thomas dans le bassin versant de la Petite Tracadie. On veut ensuite élaborer et mettre en œuvre des plans de réhabilitation pour chacun de ces cours d’eau. La FCSA a accordé un financement total de 33 900 $ pour ce projet.

Cet été, première année du projet, l’équipe de Mme Thériault a évalué chaque cours d’eau méthodiquement, faisant la collecte de données tous les 150 mètres. Parmi l’information enregistrée, notons : coordonnées de GPS, description et photo de chaque site, et notes expliquant en détail les problèmes environnementaux ou tous les changements causés aux cours d’eau par les humains, les animaux ou la météo. L’état des rives (pente, stabilité, couverture végétale) a aussi été évalué, et des relevés de la température de l’eau, de l’oxygène dissous, de la profondeur, de la largeur, de la vitesse et du débit ont été effectués. D’autres observations comme les conditions météorologiques, l’apparence générale de l’eau et toute autre information pertinente ont été enregistrées.

On a ensuite produit pour chaque cours d’eau des cartes qui montraient toutes les caractéristiques pertinentes, et on a documenté toute l’information recueillie très attentivement, et classé les problèmes en ordre de priorité par niveau de gravité et selon le besoin de réparation.

« Grâce à cette information, nous avons pu ensuite dresser un plan de réhabilitation détaillé pour chaque cours d’eau, de souligner Mme Thériault. Pendant la deuxième et la troisième année du projet, ces plans seront mis en œuvre et terminés. Ensuite nous pourrons mesurer le succès de notre travail en comparant les données de cet été avec des relevés semblables effectués une fois les travaux achevés.

« Nous étions conscients, avant de commencer, que la sédimentation est un problème de taille pour chacun des cours d’eau, a ajouté Mme Thériault. Cette situation est due en grande partie à l’érosion et à l’instabilité de la rive qui sont causées par l’aménagement des terres et les VTT. »

C’est la raison pour laquelle un autre volet du projet est la sensibilisation du public.

Par des présentations publiques, ateliers, brochures, bulletins, visites et excursions avec les écoles de la région, l’équipe de Mme Thériault a transmis son message à plus de 1 500 personnes. On a demandé aux propriétaires et aux conducteurs de VTT de remplir un questionnaire visant à mesurer leur degré de connaissance au sujet de l’érosion et de l’impact de leurs activités sur le bassin versant. À la fin du sondage, les répondants ont été invités à signer un engagement attestant qu’ils modifieraient leurs activités pour protéger le bassin versant. Environ 91 personnes ont pris cet engagement. Les propriétaires fonciers ont accepté de s’attaquer au problème de l’érosion des rives et des sédiments en végétalisant une zone tampon entre leurs opérations et les cours d’eau adjacents. Pour leur part les conducteurs de VTT ont signé un engagement de ne pas conduire à travers les cours d’eau, prévenant ainsi les dommages aux rives et aux lits graviers si importants.

« Il ne suffit pas de rétablir l’habitat du poisson, précise Mme Thériault. Il est important de faire participer les gens de la communauté afin que l’habitat soit respecté et préservé. »

« Nous espérons que nos travaux de réhabilitation et nos efforts continus pour sensibiliser davantage le public se traduiront par un avenir meilleur pour le saumon sauvage de l’Atlantique dans le bassin versant de la Petite Tracadie. »