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Institut national de la recherche scientifique / Comité Consultatif Scientifique / 2023
Un outil de modélisation étudiant comment les écosystèmes d’eau douce influencent les populations de saumon sauvage atlantique

Au cours des trente dernières années, le nombre de saumons atlantiques a grandement diminué. Il est reconnu que les mortalités en mer contribuent à ce déclin. Toutefois, les conditions en mer ne sont pas l’unique cause. Ce faible taux de survie peut être attribué aux conditions néfastes de l’habitat en eau douce. Il s’est donc avéré nécessaire de mettre au point des outils pour faire un examen approfondi.
« Nous sommes membres du CIRSA, le Centre de recherche interuniversitaire sur le saumon atlantique, un groupe de chercheurs au Québec qui travaille sur le saumon atlantique, explique André St-Hilaire, à son propre sujet et au sujet d’autres professeurs de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS, Université du Québec). Nous avons discuté de la nécessité de posséder plus de données – et plus vastes pour ce qui est du nombre de rivières et en ce qui concerne le temps – sur les principales variables qui influencent le saumon atlantique en eau douce, notamment les débits et les températures. »
M. St-Hilaire souligne que les débits et les températures ont été mesurés dans certaines rivières à saumon, mais pas toutes. Ces données ne couvrent pas les 30 dernières années ou plus. Alors l’INRS a demandé une subvention à la FCSA pour mettre au point des outils de modélisation afin de produire ces données si nécessaires. Il a reçu un montant 47 884 $ en 2023, ce qui représente la dernière partie du projet de trois ans d’un total de 143 652 $.
« La stratégie consistait à vérifier quels outils de modélisation pourraient être utilisés pour produire les données, concernant d’abord un nombre visé de rivières à saumon atlantique, mais nous pourrons en fin de compte le faire pour toutes les rivières », annonce M. St-Hilaire.
Un doctorant, Ilias Hani, a commencé avec des outils de modélisation qui existaient déjà à l’INRS, en particulier un outil qui stimulait les débits et les températures de l’eau en fonction des intrants météorologiques (le modèle CEQUEAU). Ensuite, on a examiné les approches statistiques. Bien que les décisions concernant les approches les plus efficaces soient encore en attente et que l’exactitude des outils soit en voie d’être vérifiée, M. St-Hilaire est heureux de leur évolution.
« Le modèle doit être calibré – il y a différents paramètres, on peut les comparer à des boutons d’ajustement, explique M. St-Hilaire. Nous devons les ajuster pour chaque rivière calibrée contre les observations lorsque nous pouvons le faire. Cette opération est en cours pour 19 rivières à saumon atlantique dans la répartition nord-américaine. »
Pour valider le modèle, M. Hani affirme qu’une des rivières vérifiées ne comporte aucune donnée et il utilise l’information des 18 autres rivières pour transférer les données sur les débits et les températures. Il a ensuite vérifié les résultats de l’outil de modélisation contre les données réelles disponibles. Une fois que les outils se sont avérés efficaces et ont été entièrement calibrés, ils peuvent être utilisés pour obtenir de l’information approximative des rivières pour lesquelles il n’existe aucune donnée.
M. St-Hilaire dit que le projet devrait être achevé à la fin de l’année. Après un effort de trois ans, il est ravi qu’un outil efficace sera mis au point. En plus de produire des données historiques, il espère que les outils pourront être utilisés pour examiner les effets potentiels des changements climatiques.
« Maintenant, nous pouvons créer un futur scénario de débits et de températures dans les mêmes rivières et essayer de déterminer ce qui se produira probablement en 2100, selon M. St-Hilaire. Allons-nous être dans de beaux draps partout? Est-ce que tout ira bien pour nous? Existe-t-il suffisamment de refuges thermiques pour que le saumon atlantique puisse survivre aux périodes chaudes de l’été? Nous espérons pouvoir répondre à ces questions après la réalisation de ce projet. Ce sera un point de départ pour cette nouvelle initiative. »