Université Memorial de Terre-Neuve : Dr. Michael van Zyll de Jong, Ph. D.

novembre 6, 2017

Tous les gens peuvent profiter d’un petit coup de main pour surmonter les obstacles qui surviennent, surtout si leur vie en dépend.

Heureusement, un projet dirigé par l’Université Memorial de Terre-Neuve vérifie l’impact des obstacles en rivière et des changements climatiques sur la persistance et la production des populations sauvages de saumon atlantique dans les bassins versants de la forêt boréale.

Le projet se déroule dans l’île de Terre-Neuve, et est réalisé grâce à une subvention de 63,300 $ de la Fondation pour la conservation du saumon atlantique.

Monsieur Michael van Zyll de Jong, professeur adjoint à l’École des sciences et de l’environnement, à l’Université Memorial – Campus Grenfell, explique que les passages de cours d’eau comme les ponceaux peuvent nuire au mouvement des poissons et diminuer l’accessibilité et la quantité d’habitats adéquats disponible.

« Ces obstacles arrêtent le mouvement des poissons et empêchent ceux-ci d’accéder aux différents habitats nécessaires à leur survie, dit-il. De plus, la fragmentation de l’habitat en rivière modifie l’assemblage du poisson, diminue la résilience aux perturbations environnementales et réduit le mélange génétique. Compte tenu de la répartition historique et de la construction continue de chemins forestiers dans la forêt boréale de Terre-Neuve, l’impact de cette fragmentation de l’habitat causée par les passages de cours d’eau forestiers doit être évalué pour la planification à l’avenir. »

À Terre-Neuve, on compte plus de 15 000 obstacles qui pourraient fragmenter des milliers de kilomètres d’habitats de poisson. À cet impact s’ajoute l’effet des changements climatiques dans l’environnement du Nord, et l’on prévoit que ces changements augmenteront la vulnérabilité des poissons du Nord.

« Ces divers impacts obligent les planificateurs à intégrer les effets cumulatifs des agents de changement (c.-à-d. méthodes de construction des chemins forestiers et changements climatiques) sur la valeur écologique (c.-à-d. populations de saumon atlantique et leur habitat), et ensuite à utiliser ces relations pour établir de futurs scénarios afin de faciliter la prise de décisions et l’élaboration de politiques. De nos jours, les gestionnaires ont besoin d’approches réalisables pour évaluer la vulnérabilité des populations et de leurs habitats et pour orienter l’implantation de passages routiers. Il leur faut aussi un mécanisme pour prioriser les mesures d’atténuation avec des ressources en gestion limitées. »

Ce projet a pour but de faire comprendre globalement l’effet cumulatif de l’implantation de chemins, des obstacles en rivière et des changements climatiques sur la persistance des populations sauvages de saumon atlantique et sur l’accessibilité d’habitats adéquats. Ces données serviront à la mise au point d’une méthode d’évaluation et d’un cadre décisionnel que les autorités en conservation pourront appliquer afin d’évaluer la vulnérabilité des populations et des habitats, et afin de guider la mise en œuvre efficace de stratégies d’enlèvement ou d’atténuation des obstacles.

« De plus, grâce à l’inclusion des prévisions des changements climatiques dans la planification et l’évaluation, les organismes de gestion de la ressource pourront adopter des politiques efficaces d’adaptation aux changements climatiques. Les connaissances obtenues avec ces outils et ces approches peuvent facilement être transférées aux autres régions du Canada atlantique. »

Les principaux objectifs du projet sont les suivants : créer un inventaire de données géospatiales des paramètres décrivant la nature et l’impact des obstacles en rivière; démontrer et prédire les effets écologiques cumulatifs des changements climatiques et autres facteurs de stress qui interagissent (c.‑à‑d. activités forestières et de transport) sur la persistance des populations sauvages de saumon atlantique et la production des stocks dans les bassins versants de la forêt boréale; et créer un cadre d’évaluation et de prise de décisions ainsi que les outils analytiques requis pour prédire la franchissabilité pour les poissons et la connectivité dendritique, et pour prioriser l’enlèvement et l’atténuation des obstacles dans une région et un bassin versant spécifiques.

« L’outil sera conçu pour évaluer la vulnérabilité et le risque touchant les espèces de poisson selon différents scénarios de changement et solutions de rechange pour l’atténuation. Grâce à cet outil, les réponses les mieux adaptées et des réponses stratégiques plus innovatrices seront élaborées pour les secteurs clés en foresterie et en transport. »